Approche didactique – Essai de définition

L’approche didactique est-elle simple à définir ?

Si dans un premier temps nous pouvons affirmer qu’il est simple de définir ce qu’est une approche didactique, en approfondissant les recherches nous prenons conscience de la difficulté de l’exercice.

Cette explication est rendue possible grâce à l’étymologie des termes grecs didakticos – didaskô signifiant au final enseigner (apprendre à l’autre), instruire (apporter du savoir).

Le mot autodidacte semble confirmer cette explication puisqu’il s’agit d’une personne qui a su s’instruire (didacte) elle-même (auto) sans l’aide d’un enseignant (formateur, éducateur…).

Dans une première définition il est possible d’indiquer que l’approche didactique vise à enseigner, à instruire.

Cette première définition s’apparentant fortement à celle que nous pouvons donner à la pédagogie visant également à transmettre un savoir via le triptyque enseignant-savoir-apprenant, la confusion commence à naître dans l’esprit et à générer la complication empêchant pour l’instant de donner une définition.

Deuxième tentative de définition

Alors tentons à présent une deuxième définition en essayant d’être un peu plus spécifique.

La spécificité est justement l’une des caractéristiques de l’approche didactique.

En effet, il existe une approche didactique des mathématiques et d’autres disciplines scientifiques.

Problème, la pédagogie sait également se montrer spécifique comme par exemple dans la pédagogie d’une langue vivante.

Essayons peut-être d’ajouter au triptyque énoncé ci-dessus les :

• méthodes,
• techniques,
• ressources,
• outils…

Mais, là aussi, la pédagogie partage le même vocabulaire (voir même l’outil informatique d’enseignement et d’auto-contrôle/évaluation nommé didacticiel ou encore le manuel-ouvrage didactique,…).

La confusion persiste donc.

Certes, l’approche didactique est une approche rationnelle de l’enseignement mais la pédagogie n’est pas pour autant irrationnelle.

Nous ne sommes pas plus avancés.

Essayons alors de différencier l’âge de l’apprenant, car à l’origine la pédagogie est destinée à l’enfant (étymologie : éducation des enfants ou accompagnement de l’enfant à l’école et dans ses leçons, ce qui était le rôle d’un esclave…).

La pédagogie est-elle destinée à l’enfant et la didactique à l’adulte ?

Alors qu’en est-il de la pédagogie des adultes utilisée par exemple par les formateurs lors des stages de formation en entreprise ?…

Troisième tentative en passant par l’analyse didactique

Le terme « analyse didactique » employé lors de la formation du futur psychanalyste ouvre l’horizon en proposant un autre regard.

Et si l’approche didactique était une manière d’étudier un savoir, d’analyser les méthodes et les théories de l’enseignement dans le but de contourner ou de lever un obstacle d’apprentissage.

Un apprenant ayant déjà cultivé son champ des savoirs, ce champ n’est plus vierge et il peut arriver qu’un obstacle survienne l’empêchant d’acquérir une nouvelle connaissance.

Pour s’approprier un savoir, il a besoin d’une science humaine s’intéressant à son problème pour trouver la parade et lui permettre d’accéder à la connaissance.

Et si l’approche didactique était plus spécifiquement une manière d’étudier les relations et les interactions s’établissant entre l’élève, l’enseignant et le savoir tout en considérant son évolution dans le temps ?

L’approche didactique semble ainsi s’intéresser d’avantage à l’apprenant qu’au savoir à transmettre, tout comme l’analyse didactique vise à permettre au futur analyste de profiter de son expérience personnelle développée en analyse (et pas seulement de la théorie reçue lors des séminaires et des études cliniques) pour mieux accompagner les futurs analysants.

C’est la « vivance », l’expérience qui donne du sens et permet la véritable compréhension.

L’approche didactique ne cherche donc pas uniquement à délivrer un contenu d’enseignement mais à proposer une pratique de l’enseignement (du math, du français…) en tenant compte des caractéristiques des savoirs enseignés mais aussi de celles du ou des apprenant(s).

Elle propose une pratique et pas uniquement un savoir.

Dans cette pratique l’obstacle à l’apprentissage est mis en évidence, puis une stratégie est mise en place dans le but de dénouer le nœud de la résistance par l’intermédiaire d’une nouvelle situation d’apprentissage, d’expérimentation favorisant une compréhension en offrant un angle nouveau de réflexion.

Cette mise en action participe activement à l’évolution intellectuelle de l’apprenant.

L’enseignant chercheur, le didacticien, transpose le savoir dans sa pratique en le présentant sous une forme facile à comprendre.

La mise en situation doit permettre à l’apprenant de donner du sens à l’objet de l’enseignement en décontextualisant le savoir produit avec l’aide de l’enseignant afin de pouvoir l’utiliser dans un autre contexte.

Il ne s’agit plus alors que d’un « simple » savoir mais d’une connaissance, puis d’une compétence lorsque la mise en pratique prouve son appropriation et sa maîtrise.

Essayons de résumer…

En résumé, c’est la pratique didactique de l’enseignant cherchant à contourner les obstacles, les freins à l’apprentissage, qui permet de produire un savoir que l’élève peut s’approprier dans une pratique contextualisée et réglementée.

Grâce à cette pratique, l’élève peut retirer une connaissance qu’il peut ensuite utiliser dans une autre pratique, celle menant à la compétence.